A l’ère numérique, la connaissance est une richesse essentielle à cultiver. Et ça tombe bien, car elle est disponible instantanément, partout et facilement. Êtes-vous prêt pour vous adapter à la société de la connaissance?
Vous avez dans votre poche un outil qui vous permet d’avoir accès instantanément à la connaissance du monde. En effet, votre smartphone vous permet d’apprendre ce que vous voulez sur n’importe quel sujet, de n’importe quel lieu, et à tout moment. Les moteurs de recherche tels que celui de Google sont très puissants et très rapides, et nous n’avons plus besoin de mémoriser: votre smartphone est devenu votre mémoire externe. Les articles publiés sur l’encyclopédie collaborative Wikipedia sont d’un niveau équivalent aux grandes encyclopédies papier du XXème siècle, et sont remis à jour en temps réel.
Il devient essentiel de changer votre état d’esprit pour pouvoir évoluer dans la société numérique. Notamment, il est important de prévoir d’apprendre toute sa vie et en permanence, et aussi d’apprendre à désapprendre les savoirs obsolètes. La bonne nouvelle est qu’il n’y a plus besoin de tout mémoriser, ce qui serait impossible. En revanche, il faut être capable d’apprendre des nouvelles compétences comme la communication et la créativité. Et également, apprendre à se connaître pour développer ses qualités personnelles telles que le leadership, et l’adaptabilité.
Dans un monde où l’imprévisible est sera la règle, faire germer de nouvelles idées, penser à plusieurs, tout en croisant les disciplines, vont devenir primordiale.
Il y a quelques années, j’avais écris un article sur le sujet de l’éducation à l’ère numérique, et j’en avais fait une conférence dans l’école de mes enfants. vous pouvez le lire en cliquant ici
Les compétences indispensables au 21è siècle
Autrefois, l’enseignant était le dépositaire de la connaissance. Aujourd’hui, dans la société de la connaissance, elle est disponible partout, facilement, et instantanément. Nous avons la possibilité d’apprendre en permanence, et sans l’aide de personne. A l’ère numérique, notre cerveau n’est plus sollicité de la même façon. Nous n’avons plus besoin de mémoriser les savoirs. Ce qui est important, c’est d’apprendre à chercher, sélectionner, trier, évaluer et organiser l’information. Il faut aussi apprendre à collaborer, communiquer, résoudre des problèmes, ou penser de façon créative? Et cela ne peut pas se faire selon une méthode d’enseignement traditionnel.
D’après le World Economics Forum (WEF), les compétences indispensables au 21è siècle sont divisées en 3 catégories: Aux fondamentaux: Littérature et langage, mathématique, sciences physiques et naturelles, culture informatique, l’économie, les droits civiques s’ajoute les compétences sociales et émotionnelles:
- Les compétences: Résolution de problèmes, la créativité, la communication, la collaboration.
- Les qualités personnelles: la curiosité, l’initiative, la persévérance, l’adaptabilité, le leadership, les connaissances sociales et culturelles.
Enseigner ces compétences sociales et émotionnelles, se fait selon des nouvelles méthodes pédagogiques telles que:
Encourager l’apprentissage basé sur le jeu
Décomposez l’apprentissage en morceaux plus petits et coordonnés
Créer un environnement sûr pour l’apprentissage
Développer un état d’esprit de croissance
Favoriser les relations enrichissantes
Laisser le temps de se concentrer
Favoriser le raisonnement et l’analyse réflexifs
Offrir des éloges appropriés
Guidez la découverte de sujets
Aidez à apprendre en fonction de la personnalité et des forces
Fournir des défis appropriés
Offrir des soins engagés
Fournir des objectifs d’apprentissage clairs ciblant les compétences explicites
Utiliser une approche pratique
Toujours d’après le WEF, les compétences les plus importantes pour les années 2020 seront:
La résolution de problèmes complexes
La pensée critique
La créativité
Le management de personnes
La coordination avec les autres
L’intelligence émotionnelle
La prise de décision
La négociation
La flexibilité cognitive
Les nouveaux principes éducatifs
Pour s’adapter à l’ère numérique et à la société de la connaissance, de nouveaux principes éducatifs doivent être mis en place afin de répondre à la nouvelle donne du numérique et sur l’implication du rôle des enseignants et le statut des élèves
Les rapports horizontaux
Au 20è siècle, l’éducation était issue du modèle du monde industriel avec ses rapports hiérarchiques clair entre le maître et l’élève. L’école préparait à ce qui allait se passer au niveau professionnel, où le rôle de l’employé est de réaliser ce que lui demande son chef.
A l’ère numérique, il est important de s’adapter à la nouvelle situation professionnelle. Le rôle de l’enseignant n’est plus de transmettre uniquement les savoirs, mais d’animer les nouveaux modes d’apprentissage adapté au monde numérique. Il doit mettre en place des relations plus horizontales avec des élèves qui vont davantage participer au cours. Le maître devient un accompagnateur qui guide ses élèves, surtout ceux qui en ont le plus besoin.
A l’image des nouvelles mentalités de l’ère numérique, le nouveau rapport au savoir est transversal et décentralisé.
La collaboration
Les élèves doivent apprendre davantage à travailler en groupe, et il est important pour cela d’arrêter de les mettre en situation de compétition les uns contre les autres. S’amuser, et développer ses relations sociales doit rester la priorité des enfants.
Les dernières découvertes des neurosciences montrent que plus on implique les élèves, et mieux ils mémorisent les savoirs. Encore mieux, lorsque les élèves sont capables d’enseigner aux autres ce qu’ils ont appris, ils retiennent d’autant mieux les savoirs. l’émulation collective permet au groupe d’être plus productif tout en favorisant l’éclosion des talents personnels
La créativité et l’expérimentation
Par nature, chaque être humain est créatif, il suffit de créer l’environnement propice à la créativité par le principe de l’expérimentation. La créativité va devenir une aptitude indispensable pour résoudre des problèmes complexes. Il ne suffit plus d’apprendre ce que d’autres ont appris avant nous, mais d’être capable de produire des idées qui n’ont jamais été produites avant nous. Face à la complexité de nos économies, il n’y a plus une seule bonne réponse, il faut encourager la diversité des points de vue. Il ne faut plus avoir peur de l’échec ou le stigmatiser. L’échec est un processus inhérent à l’apprentissage et non comme un écueil à éviter à tout prix.
Apprendre toute sa vie
75% des enfants qui entrent à l’école exerceront un métier qui n’existe pas encore aujourd’hui. En conséquence, on ne peut plus prévoir le marché du travail, et organiser l’éducation en conséquence. Dans ce nouvel environnement, il va falloir apprendre à apprendre toute sa vie pour s’adapter à tous les changements imprévisibles.
Dans la société de la connaissance, les savoirs sont disponibles partout. Et il est important de ne plus forcément compter sur son employeur ou la société en générale pour vous dire les formations et les cours à suivre. Selon vos goûts et la façon dont vous voyez les différents marchés, il faudra vous constituer votre propre cursus éducatif.
L’éducation tout au long de sa vie va devenir incontournable, et l’apprentissage sera intégré dans votre travail. On peut considérer le modèle 70/20/10 selon lequel 70% des apprentissages se font au travail, 20% par les relations avec collègues, et 10% par la formation classique.
Les apprentissages en toute autonomie vont occuper la majeure partie de votre formation continue toute la vie. Pour cela, l’offre en ligne déjà importante va continuer à s’enrichir. Et les MOOC (Massive Online Open Course) permettent à chacun de se former en suivant en ligne les programmes des plus grandes universités. D’autre part, les entreprises mettent en place des COOC (Corporate Online Open Course) qui permettent également de se former à son rythme.
La plupart du temps les certificats délivrés par ce mode de formation ne sont pas reconnus. Cela n’empêche pas que les acquis sont souvent de qualités. Et il est possible que soit revu le système de certificats et diplômes des universités traditionnelles qui n’est pas forcément adapté aux besoins de l’ère numérique. On voit encore souvent des diplômes obtenus principalement basés sur la capacité de mémoire des étudiants, ou sur la capacité à reproduire ce qui a été appris. Ce qui n’est plus adapté.