Déjà un stress, c’est beaucoup, mais 3 stress, de quoi s’agit il?
A l’origine, dans le monde sauvage, le stress est un mécanisme qui permet d’assurer la survie individuelle. Il y a en fait 3 stress, ou 3 modalités de stress: La fuite, la lutte et l’inhibition. Les 3 stress sont pilotés par l’hypothalamus qui est une partie primitive du cerveau, et ces 3 comportements sont donc partagés par la plupart des animaux, dont l’humain.
De nos jours, même si nous avons rarement besoin d’un mécanisme pour assurer notre survie individuelle, les 3 stress sont très présents chez les humains. Cependant, nous les utilisons dans des cas qui n’ont rien à voir avec la survie individuelle, et c’est pour cela que nous vivons si mal nos états de stress, car ils engendrent des comportements incohérent avec la situation. Le stress humain prend également ces 3 formes : fuite, lutte et inhibition que je vais vous détailler dans ce qui suit.
Le stress de fuite
Le stress de fuite animal
Imaginez un zebre dans la savane au bord d’un étang en train de boire de l’eau tranquillement.
Tout à coup, il entend un bruit caractéristique qu’il a déjà entendu, il a un regard fuyant qui regarde au loin, son cœur se met à battre plus vite, son sang se concentre dans ses extrémités, pour le préparer à fuir. Il est en état de stress de fuite. Et là il aperçoit une lionne qui avance lentement vers lui. Grâce à son état physiologique: son cœur qui bat vite, son sang concentré aux extrémités, cela lui permet de partir soudainement au triple galop.
Grâce à son comportement de stress de fuite, le zèbre est parvenue à s’enfuir rapidement et à sauver sa vie !
Le stress de fuite humain
Chez l’humain le stress de fuite survient typiquement chez l’orateur qui souhaite donner un discours public. Il se traduit par de la peur et de l’anxiété.
« Ca y est, c’est le moment de commencer mon discours:
mon cœur se met à battre plus vite.
mon sang se concentre dans mes extrémités, dans mes pieds et mes mains.
Et mon regard devient fuyant, je ne parviens pas à fixer mon regard pour regarder mon auditoire. »
Ce sont les signes du stress de fuite, la personne dans cet état, peut avoir de légers tremblements, et va souvent beaucoup bouger, ou piétiner, ses signes physiologiques lui disent de fuir, mais elle ne peut pas, car cela est incohérent à ce moment.
Pourquoi ce stress ? Les spectateurs ne sont pas un danger, pourquoi ce mécanisme de stress de fuite se met il en œuvre à ce moment? Cela n’a aucun sens, et ce sentiment d’incohérence nourrit le stress grandissant.
En effet, le stress n’aide en rien l’orateur dans son discours qui devient plutôt confus.
Le stress de Lutte
Le stress de lutte animal
Revenons au zèbre de la savane, il a réussi à semer la lionne. Quand soudain, une autre lionne surgit sur sa droite, elle saute sur lui avec ses 2 pattes puissantes et le blesse profondément,
Sa survie est en danger, une autre forme de stress monte en lui, le stress de lutte: le regard du zèbre devient fixe, ses muscles se tendent, et il décoche une ruade qui atteint la gueule de la lionne qui est un peu sonnée. Il voit alors, la 1ère lionne qui court vers lui, et au lieu de s’enfuir, il court dans sa direction, la lionne est surprise, et arrivé à sa hauteur, il lui décoche également une bonne une ruade dans les dents. Ainsi, son état de stress de lutte lui permet de trouver les ressources pour agresser son agresseur et se défendre.
Le comportement de stress de lutte, l’agressivité défensive, a permis au zèbre d’assurer sa survie face à un danger de mort.
Le stress de lutte humain
Revenons chez les humains: notre orateur délivre son discours un peu confus, quand la sonnerie d’un téléphone portable retentit dans l’assistance, son regard devient fixe, ses muscles se tendent, et il décoche un « putain tu fais chier , tu peux pas éteindre ton téléphone ». Il est en stress de lutte, ce stress se traduit par une émotion de colère, ses mots ont dépassé sa pensée, il est dans cet état d’agressivité défensive.
Encore une fois cette réaction de stress qui se traduit par de la colère est totalement inappropriée dans la situation, et n’aide en rien l’orateur qui se fait plutôt des ennemis dans le public venu l’écouter.
Le stress d’inhibition
Le stress d’inhibition animal
Notre zèbre a réussi un joli coup, il a sonné 2 lionnes par ses ruades, mais ces dernières ont faim, et ne vont pas abandonner si facilement. Elles se remettent à courir derrières lui. Quand une 3ème lionne plus massive saute sur le zèbre, et le déséquilibre, les 2 autres lionnes arrivent, et elles sont à 3 sur lui maintenant, il n’a plus aucune chance de s’en sortir en fuyant ou en luttant. Sa respiration et les battements de son cœur ralentissent, il devient tout mou: c’est la 3ème stratégie du stress: l’inhibition de l’action: ne plus bouger et chercher à se faire protéger de son agresseur.
De loin on pourrait croire qu’il est mort: et c’est justement pour cela qu’une dizaine de hyènes arrivent sur la scène pour s’emparer de cette proie: les hyènes chassent les lionnes qui doivent abandonner le zèbre. Quand tout à coup le zèbre se relève et fuit dans un triple galop. Dans la confusion entre les hyènes et les lionnes, il parvient à s’enfuire grâce à cette stratégie du stress d’inhibition.
Une fois de plus le comportement de stress lui a permis de sauver sa vie. Parfois, ça sert de faire le mort pour vivre 🙂
Le stress d’inhibition humain
Quand à notre orateur, il a réussi tant bien que mal à achever son discours. Il a prévu de faire un autre discours la semaine prochaine. En y repensant, il devient tout pâle, il a le regard bas, et il est tout mou, il se dit à quoi bon, je n’y arriverai jamais.
Il est en état de stress d’inhibition qui se traduit par du découragement, et qui encore une fois, ne lui sert à rien dans ces circonstances. Il a besoin de courage pour préparer son discours de la semaine prochaine, et le stress d’inhibition qu’il ressent à ce moment, et qui se traduit par du découragement aura plutôt l’effet inverse de ce dont il aurait besoin.
Cette réaction de stress d’inhibition est incohérente avec ce dont a besoin notre orateur 🙁
Les 3 stress sont très utiles … pour la survie
Finalement, le stress est un programme du cerveau qui permet d’aider à la survie individuelle. Le stress des animaux face à leur prédateur leur permet dans beaucoup d’occasion d’échapper à la mort. Dans la vie sauvage, les humains ont eu besoin tout au cours de leur évolution, d’échapper à leurs prédateurs. Les comportements de stress ont donc été très utile pour cela.
Dans notre monde moderne, qui est relativement pacifique, nous avons rarement besoin de faire face à un danger de mort. Pourtant nous stressons beaucoup ! Nous avons gardé ce programme instinctif de survie que nous utilisons dans des occasions non appropriées. En effet, en dehors de situations de survie individuelle, les comportements de stress de fuite, lutte ou inhibition sont plutôt néfastes.
Que faire face aux 3 stress?
En dehors d’un besoin de survie individuelle, chacun des 3 stress nous informe qu’il y a une incohérence dans nos comportements.
Il est donc important de repérer les 1ers signes de l’un de ces 3 stress pour retrouver de la cohérence entre vos émotions, pensées et comportements. Plus vous repérez tôt vos 1ers signes physiologiques de ces 3 stress, que ce soit:
- un stress de fuite avec des tremblements et le regard fuyant,
- un stress de lutte avec le regard fixe et les muscles tendus,
- ou un stress d’inhibition où on devient tout pâle et tout mou, avec le regards bas,
plus vous augmenterez votre sérénité, et éviterez d’être entraîné dans une spirale de stress grandissante.
Il est alors important d’accepter que vous êtes en état de stress pour mettre en place des stratégies anti-stress
ce qui vous permettra de trouver de la sérénité plus facilement par des stratégies anti-stress dont vous pourrez en trouvez dans l’article « quel est le secret des méthodes anti-stress ».